Painter and Art Historian, Consulting Expert to International Institutions for Leonardo da Vinci's works and painting technique.

 

 

 

Jacques Franck est un spécialiste français de Léonard de Vinci ayant reçu très tôt une double formation, celle de peintre d'expression classique et d'historien de l'art. Etendus sur près d'un demi-siècle, ses travaux de "copie critique" l'ont conduit à redécouvrir la technique du « fondu complexe » que Léonard a employée dans les carnations d'oeuvres aussi variées que la Vierge aux rochers, la Belle Ferronnière, la Joconde, la Sainte Anne et le Saint Jean-Baptiste du musée du Louvre. Jacques Franck a également mené au cours de sa carrière une action continue de sensibilisation sur les dangers encourus par les peintures de Léonard en cas de restauration, cela en raison de la connaissance insuffisante de leur esthétique très particulière et des moyens matériels souvent aléatoires avec lesquels elles ont été réalisées.

Il existe de nos jours une ambiguïté grande au sujet des véritables compétences nécessaires pour l'expertise de la technique artistique des peintres (autrement dit de tout ce qui à trait aux pratiques d'atelier et au geste créateur). Cela tient au fait que l'histoire de l'art et la science exercent sur la question un contrôle quasi monopolistique alors que la réelle compétence des historiens et celle des scientifiques se limite, pour les uns, à l'approche historique de la technique, pour les autres, à l'approche scientifique de celle-ci. Or, la véritable connaissance de la technique artistique au sens strict est en rapport direct et exclusif avec la pratique de l'art, sans plus. La conscience de ce distinguo est primordiale, car la différence entre ce qui est au plus intime de la création artistique et les éléments historiques ou scientifiques qui en délimitent le champ externe, n'est pas à prendre à la légère. On voit quelles erreurs grossières peuvent être faites quand on se prononce sur la technique sans expérience de la pratique (voir "Technique/Visuals", Avertissement). 

Cependant, dans bien des cas, la connaissance du peintre (nous parlons ici du praticien des techniques dites classiques) n'est pas suffisante en soi pour résoudre certains problèmes à l'égard desquels la recherche, pour être productive, ne saurait être menée individuellement. Elle doit alors s'entendre en termes d'interdisciplinarité (histoire + art + science) et, dans l'équipe ainsi constituée, instaurer l'égalité des rôles entre les acteurs de ce type de recherche, c'est-à-dire leur effacement au service de la connaissance (abandon d'une éventuelle primauté statutaire sur un autre chercheur). Dans ce cas, chaque savoir s'articule avec celui de l'autre et concourt à l'émergence d'un constat effectué à partir d'informations issues de disciplines différentes mais traduites et synthétisées dans un langage commun, acceptable par tous les acteurs. À ce propos, Ségolène Bergeon Langle précise que : "La véritable originalité du résultat dit interdisciplinaire est l'imbrication à chaque étape du raisonnement des confrontations des trois analyses (par l'historien, l'artiste et l'homme des sciences physiques) de sorte que le produit final est dit "intégré" alors qu'en pluridisciplinarité ou multidisciplinarité la fin du travail prend la forme de trois résultats juxtaposés avec les risques de contestation inhérents à des raisonnements menés selon des voies parallèles sans les croisements permettant à chaque discipline d'être fécondée par les deux autres"  (voir ci-dessous, Publications, Franck, 2019, Introduction).

Les hypothèses de Jacques Franck sur la technique du "fondu complexe" de Léonard de Vinci ont tout d'abord été démontrées exactes par des des preuves visuelles (voir ci-dessous, Publications, Franck, 2014). Elles ont ensuite été validées par des observations scientifiques effectuées au CNRS entre 2008 et 2015 (voir "Technique/Visuals", Avertissement, note 3).

 

BIOGRAPHIE

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Né dans le Pas-de-Calais et manifeste des dons précoces pour le dessin ; il copie Léonard de Vinci dès l'âge de 8 ans. Distingué rapidement par le directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Boulogne-sur-Mer, Augustin Demizel (1878-1967), peintre post-impressionniste élève de Léon Bonnat et ami proche de Dufy, de Marquet et d'Othon Friesz. Entre immédiatement dans le cours supérieur et étudie pendant 7 ans le dessin, la peinture, la sculpture et l'histoire de l'art. Nombreuses récompenses et prix. Après un passage aux Beaux-Arts de Paris (1959) dans la classe du sculpteur Manchuelle (ancien élève de Demizel), il s'installe à Londres, étudie le théâtre élisabéthain et obtient une récompense de la Poetry Society, remise par la grande actrice shakespearienne Dame Sybil Thorndike, tout en poursuivant l'étude expérimentale du sfumato de Léonard à titre personnel. Fréquente les artistes anglais en vue de l'époque, Victor Pasmore, Peter Blake, John Latham et entame sous cette influence une carrière de peintre contemporain. Retour en France en 1964. Obtient le Grand Prix Hélène Cartan de peinture et de dessin décerné à Megève sous l'égide du journal Le Monde. Expose des toiles abstraites néo-cubistes en 1969 à la Galerie Romanet Rive-gauche. Noue une amitié durable, profitable à sa recherche artistique, avec les peintres Ladislas Kijno et Xavier Valls (père de l'ancien Premier ministre de François Hollande), avec le directeur du Musée national d'Art Moderne de la Ville de Paris, Bernard Dorival, avec les célèbres galeristes Henriette Gomès (Balthus, Xavier Valls) et Jean Chauvelin (Constructivisme russe, Malevitch, etc). Remarqué par Iris Clert (Fontana, De Maria) en 1972, expose à la FIAC en 1974 une veine minimaliste. Autres expositions : Annecy, Genève, Londres (1975-1978).

Reprend ses recherches techniques sur Léonard dès 1980 et y consacre exclusivement son travail experimental de copie critique. Rapidement distingué par l'historien d'art et académicien français René Huyghe, ancien directeur du département des Peintures au musée du Louvre et professeur au collège de France, qui soutient ses travaux. Remarqué également par la Direction des musées de France, qui les soutiendra lors du Salon des musées (SIME) en 1990. Enseigne les techniques anciennes de peinture et de dessin à l'Institut d'Art Conservation et Couleur à Paris (IACC) aux restaurateurs de peintures (1983-1986), puis à l'Atelier municipal d'arts plastique de Neuilly-sur-Seine de 1986 à 1999, ses travaux ayant intéressé le jeune Député-Maire de Neuilly et futur Président de la République, Nicolas Sarkozy.

Entre-temps, avec le soutien de François Léotard, ministre de la Culture, co-fonde, comme premier président, le Salon international de la conservation-restauration des biens culturels Master Art (1988) devenu ultérieurement le Salon du Patrimoine. Co-organise ensuite la section conservation-restauration du Salon international des musées et des expositions (SIME), où il expose pour la première fois une copie (inachevée) de la tête de la Sainte Anne du Louvre, immédiatement médiatisée dans le monde entier en raison de sa ressemblance étroite avec l'orignal. Il crée ensuite les colloques internationaux du SIME en 1994 sur le thème de la politique française de restauration des peintures. Co-fonde en 1996 la « Conferenza internazionale sul Restauro » de l'Università degli Studi de Florence. Nommé en 1997 Consultant permanent honoris causa de cette université et obtient peu après un titre analogue, décerné par le directeur du Armand Hammer Center for Leonardo Studies at UCLA (Université de Californie, Los Angeles), le Pr. Carlo Pedretti, léonardologue de réputation mondiale, dont il devient le collaborateur pour l'Europe (annonce de la nomination, cf. Achademia Leonardi Vinci, vol. X, 1997, p. 269). Nommé vice-président de l'Association Européenne de la Couleur (AEC) en 1998. Président de l'Association des Amis de l'église d'Assy depuis 2000. A partir de 2001, se consacre essentiellement à une thèse de recherche (en cours d'achèvement) concernant la technique picturale de Léonard de Vinci (Ecole pratique des Hautes Etudes, Ministère de la Recherche, IVe Section, Sciences historiques et philologiques). Participe en 2006-2007 comme conseil scientifique (curatore) à l'exposition Léonard de Vinci à la Galerie des Offices à Florence, La Mente di Leonardo, où ses copies et travaux pratiques d'après Léonard sont exposés. Invité par le Louvre en 2009 à participer, avec l'ensemble des experts internationaux du sujet, aux « Journées Léonard », congrès consacré à l'actualité de la recherche sur Léonard de Vinci. Nombreuses publications dans les revues internationales d'histoire de l'art et scientifiques (physique-chimie ou entre science et art). Reconnu à l'échelon international comme spécialiste de la technique picturale de Léonard, et comme « décrypteur » de la technique réputée hermétique du sfumato de la Joconde (cf. Franck, 1997/1 et 2014), il est nommé par le Louvre en 2010 membre de la Commission scientifique internationale chargée de suivre la restauration de la Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne de Léonard de Vinci (la Sainte Anne). Nommé en 2014 conseiller personnel de Vincent Pomarède, Directeur du département des Peintures du musée du Louvre, dans le cadre du suivi de la restauration de la Belle Ferronnière de Léonard de Vinci (2014-2015). Expert consultant auprès du musée du Louvre pour la restauration du Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci (2016).

Depuis 2017, Jacques Franck a sensibilisé la communauté des spécialistes internationaux afin que l'attribution du Salvator Mundi à Léonard de Vinci soit réexaminée avec objectivité par un groupe d'experts plus large qu'auparavant (voir la bibliographie ci-dessous : Franck, 2020 ; Franck 2021/1 ;Franck, 2021/2). En octobre 2022, l'initiative a été prise par l'Université de Leipzig, sous l'égide du Pr. Frank Zöllner, d'organiser le colloque Leonardo da Vinci's Salvator Mundi Revisited - Personal Style, Workshop Style, Global Brand?, lequel a permis de recueillir les avis les plus autorisés pour effectuer ce réexamen, y compris celui de Jacques Franck.

PUBLICATIONS

Franck, 1989 : Franck, J., « Le Verrou dans l’œuvre de Fragonard », l’Estampille-L’objet d’art, n° 227, juillet-août, 1989, p. 68-82.

Franck, 1993/1 : Franck, J., « The Unrestorable Sfumato», in Achademia Leonardi Vinci, vol. VI, 1993, p. 238-241.

Franck, 1993/2 : Franck, J., « L’analyse esthético-technique des peintures de chevalet anciennes », in Science et Technologie de la Conservation et de la Restauration des œuvres d’art et du patrimoine, n° 3, sept. 1993, p. 5-50.

Franck, 1995/1 : Franck, J., « The Mona Lisa: should a Myth be Restored », in Achademia Leonardi Vinci, vol. VIII, p. 232-236.

Franck, 1995/2 : Franck, J., « Vinci au Louvre. Restauration de la Sainte Anne, suspension du chantier », in Double liaison, physique, chimie et économie des peintures et adhésifs, XLII, n° 467-468, 1995, p. 29-33.

Franck, 1997/1 : Franck, J., « Le sfumato de Léonard de Vinci et la couleur », in Double liaison, physique, chimie et économie des peintures et adhésifs, t. XLIV, n° 492-493, 1997, p. 40-44.

Franck, 1997/2 : Franck, J., « The Last Supper, 1497-1997 : The Moment of Truth », in Achademia Leonardi Vinci, vol. X, 1997, p. 165-182.

Franck, 1997 [1999] : Franck, J., « Didactisme des moulages d’après l’antique dans l’apprentissage du dessin artistique », in Actes des rencontres internationales sur les moulages, 14-17 février 1997, Montpellier, 1999, p. 23-36.

Franck, 1998/1 : Franck, J., « Equilibrio statutario tra gli attori della conservazione e del restauro dei beni culturali : implicazioni filosofico-morali del problema in Francia », publication italienne d’une intervention de l’auteur au First E.C.C.O. congress, The Conservator-Restorer’s professional activity and status and its responsibility towards the cultural heritage, Florence, Palazzo degli Affari, 29-31 may 1997, in Kermes, Anno XI, n° 31, gennaio-aprile, 1998, p. 56-59.

Franck, 1998/2 : Franck, J., « De la formation artistique en conservation-restauration des peintures anciennes : évoluer, pourquoi, comment », in CORE, n° 4, avril 1998, p. 53-59.

Franck, 1998/3 : Franck, J., « Pourquoi il ne faut pas restaurer la Joconde», l’Estampille-L’objet d’art, n° 328, octobre 1998, p. 26-33.

Franck 1998-1999 : Franck, J., « "L’image" du conservateur, instrument essentiel d’une mission et de son devenir », Actes du colloque de l’AGCCPF du 25 mars 1998 au Sénat à Paris, in Musées & collections publiques de France, revue de l’association générale des conservateurs des collections publiques de France, n° 221-222, 1998-4/1999-1, p. 116-120.

Franck, 1999 : Franck, J., « Propos sur la restauration de "La Cène" de Léonard de Vinci à Milan », in Musées & collections publiques de France, revue de l’association générale des conservateurs des collections publiques de France, n° 224, 1999/3, p. 82-85.

Franck, 2003 : Franck, J., « Les études de draperies, un ensemble unique et cohérent », in Dossier de l’Art, nº96, « Léonard de Vinci », 2003, p. 36-51.

Franck, 2006-2007 : Franck, J., « L’invenzione dello sfumato », in La Mente di Leonardo. Nel laboratorio del Genio Universale, Florence, Galerie des Offices, 2006-2007, sous la direction de P. Galluzzi. p. 338-357.

Franck, 2007 : Franck, J., « Léonard. Image et mathématique de l’insaisissable », p. 19-22 ; « Léonard, la Joconde & le sfumato », p. 56-61, in La passion Léonard, comprendre et créer, Paris, Réfectoire des Cordeliers, 2007, catalogue d’exposition sous la direction de E. de Balanda et A. Uribe Echeverría.

Franck, 2008 : Franck, J., « Fondu simple ou fondu complexe ? Le geste technique dans le cas du sfumato de Léonard de Vinci », Résumés des interventions, 3e Congrès de la Société française d'histoire des sciences et des techniques (Fondation « Pour la science », Ecole Normale Supérieure, Paris), Paris, 4-6 septembre 2008, p. 8-10.

Franck, 2010 : Franck, J., La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne de Léonard de Vinci, Rapport de Jacques Franck à la Commission internationale de restauration, réunion du 18 juin 2010 au C2RMF. Document interne au musée du Louvre et au C2RMF, Paris, 2010.

Franck, 2014 : Franck, J., « La pratique du « micro-divisionnisme » dans l'atelier de Léonard de Vinci », ArtItalies, revue de l'Association des Historiens de l'Art Italien, n° 20, 2014, p. 4-16, avec une introduction de Ségolène Bergeon Langle.

Franck, 2017 : Franck, J., « Why the Mona Lisa Might Not Survive Modern Day Conservation Treatment », in The Proceedings of the Art, Law and Crises of Connoisseurship Conference, held at The Society of Antiquaries of London, 1 December, 2015, ArtWatch UK Journal, n° 31, 2017. 

Franck, 2019 : Franck, J., « Léonard de Vinci. De la Sainte Anne de Londres à la Sainte Anne du Louvre : le véritable déroulement d'une création », ArtItalies, revue de l'Association des Historiens de l'Art Italien, n° 25, 2019, p. 122-137, avec une introduction de Ségolène Bergeon Langle.

Franck, 2020 : Franck, J., « Further thoughts about the ex-Cook Collection Salvator Mundi », article online, ArtWatch UK website, 3 & 24 August 2020. http://artwatch.org.uk/further-thoughts-about-the-ex-cook-collection-salvator-mundi/

Franck, 2021/1 : Franck, J, « Prologue to Further Thoughts II », article online, ArtWatch UK website, 25 November 2021. http://artwatch.org.uk/prologue-to-further-thoughts-ii

Franck, 2021/2 : Franck, J, « Further Thoughts II », article online, ArtWatch UK website, 16 December 2021. http://artwatch.org.uk/further-thoughts-ii-the-less-and-less-leonardo-ex-cook-collection-salvator-mundi/

Franck, 2022 : Franck, J., « Leonardo's Role as a Painter in the Context of his Numerous Activities c. 1500-1517, Illustrated with the Saudi Salvator Mundi and other Studio Works », Actes en ligne de la conférence Leonardo da Vinci's Salvator Mundi Revisited, Personal Style, Workshop Style, Global Brand ?, Université de Leipzig, 13-15 octobre 2022, sous la direction de J. Gebhart et de F. Zöllner, https://www.gkr.uni-leipzig.de/institut-fuer-kunstgeschichte/forschung#c709235

Franck, 2023 (en préparation) : Franck, J.,« Montrer la forme dans la lumière. L’innovation artistique et technique dans l’art pictural de Léonard de Vinci », Actes du LXIIe colloque international d'études humanistes, Léonard de Vinci. Invention & Innovation, Centre d'Études Supérieures de la Renaissance, Université de Tours, sous la direction de Pascal Brioist & Laure Fagnart.

En préparation : Léonard de Vinci, la technique picturale : histoire, concept et structure du sfumato, mémoire de recherche dit « Thèse de l'École », à l'École Pratique des Hautes-Études à Paris, IVème section, Sciences historiques et philologiques. Tutelle de recherche : Professeurs Bertrand Jestaz et Michel Hochmann ; conseil adjoint pour les questions scientifiques : Mme Ségolène Bergeon Langle, conservateur général honoraire du Patrimoine, IIC Fellow, ancienne directrice du service de restauration des Peintures des musées nationaux.

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